MÉMOIRE Sur la matière du feu, considérée comme instrument chimique dans les
analyses.
JOURNAL DE PHYSIQUE,
DE CHIMIE
ET D’HISTOIRE NATURELLE.
FLORÉAL an 7.
M É M O I R E
Sur la matière du feu, considérée comme instrument chimique
dans les analyses ;
Par LAMARCK, Membre de l’institut national.
DANS le second de mes Mémoires de Physique et d’Histoire naturelle (p. 31.),
j’ai distingué les opérations des chimistes en deux sortes ; savoir, en
opérations préparatoires des actes chimiques, lesquelles sont simplement
mécaniques, et en opérations chimiques elles-mêmes, qui ne le sont pas
uniquement.
Il me reste maintenant à examiner l’action des instrumens qu’employent les
chimistes dans leurs operations ; afin que cette action étant bien connue, les
résultats des opérations chimiques puissent être appréciés et déterminés sans
erreur.
Le principal des instrumens, qu’emploient les chimistes pour faire leurs
analyses, c’est assurément la matière du feu qu’ils font agir dans l’état de
calorique et dans celui d’imparfaite combinaison, c’est-à-dire, par la voie
sèche et par la voie humide. Ce sera en conséquence cette matière que
j’examinerai dans ce Mémoire, en me bornant à la considérer comme instrument
chimique.
Pour arriver au but que je me propose, il est nécessaire de résoudre la question
que je vais présenter ; sa solution est de la plus grande importance.
Est-il bien vrai que la matière du feu agisse toujours dans les opérations
chimiques où on l’emploie, qu’elle agisse, dis-je, en instrument simplement
mécanique, ne s’unissant jamais aux matières qu’elle divise et sépare ? Ou bien,
agit-elle à-la-fois, et
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